Quand on achète une crème à 2€

Quand on achète une crème à 2€

Une crème à 2€, ce n’est pas une bonne affaire

C’est un problème !

Acheter une crème à 2€, ce n’est pas juste une bonne affaire ou une petite économie. C’est souvent un acte qui pèse bien plus lourd qu’on ne l’imagine, sur notre santé, sur nos emplois, sur notre société.

Quand une crème coûte aussi peu cher, il faut se demander « à quoi a-t-on renoncé pour atteindre ce prix ? ».

Le prix bas a un prix caché

Sur les plateformes comme TEMU ou SHEIN, les produits sont livrés vite, pour presque rien. Mais derrière cette efficacité apparente, il y a des angles morts.

On y trouve des formules douteuses, une traçabilité minimale, et surtout un circuit économique qui contourne totalement le financement de nos biens communs. Ces achats-là n’alimentent ni la sécurité sociale, ni les retraites, ni les infrastructures locales. Ils nourrissent un système hors-sol, à l’autre bout du monde, qui prospère précisément parce qu’il n’a pas à assumer les règles du jeu collectif.

Ce qu’on croit gagner d’un côté…

…on le perd de l’autre. On pense avoir économisé sur une crème, mais on participe à la fragilisation d’un écosystème entier. Moins de TVA, moins de cotisations, moins d’emplois locaux, moins de marges pour les artisans qui font les choses bien.

Et dans le même temps, on s’étonne que les urgences ferment, que les retraites deviennent incertaines, que les services publics s’essoufflent.

Acheter local, ce n’est pas juste “acheter français”

C’est acheter avec conscience. C’est choisir de financer un modèle dans lequel on croit. Quand on achète un produit formulé, fabriqué, conditionné ici, ce n’est pas seulement un cosmétique qu’on soutient. C’est un tissu économique, une chaîne humaine, un système de protection sociale.

Ce n’est pas un hasard si un savon fabriqué localement coûte plus cher. Il rémunère un travail justement payé, respecte des normes strictes, participe à l’économie réelle.

Une crème à 2€, ça n’existe pas

Ou plutôt : si, ça existe. Mais pas sans dommages collatéraux.
À ce prix-là, le coût réel est simplement déplacé : salaires indécents, exploitation des ressources, impact environnemental ignoré, modèle social affaibli.

Ce n’est pas visible sur l’étiquette, mais ce n’est pas invisible pour autant.

On finance ce que l’on achète

Ce texte n’est pas une leçon de morale. Ce n’est pas une attaque contre celles et ceux qui n’ont pas toujours le choix. C’est juste un rappel.

Un rappel que chaque achat est un vote. Que la crème qu’on achète à 2€ aujourd’hui, c’est peut-être notre hôpital qui ferme demain. Que le beurre et l’argent du beurre, ça n’existe pas. Et que ce qu’on croit économiser maintenant, ce sont nos enfants qui devront le payer demain. Plus cher. Plus violemment.

Et si on commençait à regarder les prix autrement ?

Notre modèle social, le respect du droit du travail, la protection de l’environnement : tout cela a un coût. Et il serait malhonnête de prétendre que tout le monde peut toujours le payer.

Parfois, la bonne question n’est pas « comment payer moins », mais « est-ce que j’en ai réellement besoin ». Si un produit nous semble inaccessible, il arrive que le plus simple soit de s’en passer.

Il ne s’agit pas de se priver pour le principe. Il s’agit de reprendre la main sur nos envies, nos achats, nos réflexes. Personnellement, j’ai renoncé à beaucoup de choses. Et loin de me sentir frustrée, je me sens plus légère. Plus libre.

Ce n’est pas toujours possible. Mais quand ça l’est, c’est une manière simple et puissante de remettre un peu de cohérence entre nos valeurs et nos gestes.

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